L’audace de l’espoir
Ce week-end, le RCH était à nouveau sur tous les fronts. Le maire des Herbiers a pu constater vendredi lors de sa venue à la traditionnelle photo de rentrée (celle que vous retrouverez sans doute chez vos commerçants préférés) que les séniors, l’école de rugby et les bénévoles, encore une fois ensemble sur et près du terrain, constituent un bloc solide et portent les valeurs de l’ovalie.
Le mot d’ordre cette année : la formation.
Une équipe Séniors, c’est bien ; certains clubs s’en contentent, et (sur)vivent tant bien que mal. C’est la vitrine du club, celle dont on parle dans les journaux (parfois… on ne remerciera jamais assez Midi Olympique), celle qu’on va voir le dimanche après-midi (souvent… on ne remerciera jamais assez les supporters), celle qu’on suit sur l’année et sur laquelle comptent aussi les sponsors pour se montrer au-delà des frontières du canton. « La Première », elle nous permet de vibrer, de chanter, de crier, de rencontrer des gens qui connaissent des gens qui connaissent des joueurs, et tout ça, ça crée une émulation. Émulation décuplée, d’ailleurs, lorsque cette équipe fanion remporte un titre. C’est arrivé 2 fois dans l’histoire du club des Herbiers, et par deux fois l’effet sur le nombre de licences ne s’est pas fait attendre. Les résultats appellent le monde, et le monde appelle les résultats.
Après, une équipe Séniors, ça ne suffit pas ; quand tu vis au Pays Basque et que dans chaque village de 500 habitants, t’as juste une église, un bar, un fronton de pala et un terrain de rugby, on peut s’en contenter. Mais dans nos régions, il faut avouer que le ballon ovale n’est pas la priorité. Le football a fait son trou depuis bien longtemps, les Rouge&Noir du VHF ont tutoyé le PSG en finale de Coupe de France, le voisin nantais a inscrit son nom sur les tablettes de la première division, chaque département ligérien a un représentant qui a connu ou connaît le haut niveau. Au rugby, on est plus limité niveau figures de proue : personne en Top 14, Pro D2, Nationale 1 & 2 ; le Stade Nantais en Fédérale 1, La Baule en Fédérale 2, 8 équipes en Fédérale 3… puis nous (vu comme ça, on est pas mal, non ?). Alors pour faire vivre le plus beau sport du monde (en toute objectivité), on a besoin de former ! Les jeunes sont la pierre angulaire des clubs, et c’est d’autant plus vrai chez nous. Pas d’autre club dans un rayon de 25km, soit sur plus de 1900km². C’est plus grand qu’Andorre, les Maldives, les Tonga, Hong-Kong ou les Îles Féroé !
Vous l’avez compris, cette saison, nos Jujus (cadets et juniors) n’ont besoin d’aucune entente pour présenter des équipes compétitives. Samedi dernier, ils sont allés aux Sables d’Olonne pour les premières rencontres de l’année. Résultat : DU POSITIF !! Deux équipes complètes et complémentaires en jeu à 10 ! Les Cadets ont eu un peu de mal à trouver leurs marques, ce qui est normal au mois de septembre, et nous savons qu’ils auront du temps pour se mettre au diapason. Côté Juniors, les joueurs se connaissent déjà bien et sont compétitifs. Mention spéciale à la défense impressionnante, même face à des adversaires plus forts sur le papier ! S’il fallait chipoter, nous dirions que l’attaque gagnerait à être plus simple… mais qui va les blâmer de vouloir tout jouer à fond ? Les détails vont vite se corriger.
Week-end de sortie aussi pour les u12 et u14, en rugby à 5, qui montrent déjà de belles choses cette année ! Ils accompagnent les séniors le dimanche à domicile (et parfois à l’extérieur), et seront des leurs dans quelques années, nous les suivrons donc de près !
Les Séniors, quant à eux, accueillaient pour la première fois en R1 au Stade de la Demoiselle. L’adversaire du jour : le Vélo Sport Nantais, le plus vieux club nantais (1892, quand même ! En comparaison, le RCH, c’est 2006). La dernière rencontre entre les deux clubs remonte au premier épisode de COVID (oh les bons souvenirs), année de la montée du VSN. Après le match difficile face au favori choletais, nos Sang&Or avaient à cœur de conserver leur invincibilité à domicile qui court alors depuis plus d’un an. Une mauvaise nouvelle vient cependant entacher l’allant des joueurs : les Nantais ne peuvent pas présenter d’équipe réserve complète !
Nos Espoirs, choisis pour avoir un maximum de temps de jeu et donc d’expérience, ont tout de même pu jouer leur deuxième rencontre, mais à 10 (comme les Jujus) et non à 15. C’est mieux que rien, beaucoup d’espace, moins de temps dans les regroupements, un bon entraînement en somme !
En face, le VSN joue le jeu à fond : même si le résultat final sera de 25 à 0 pour nous, le terrain reste important. Ils ouvrent le score après 10min de jeu, profitant des espaces dans notre défense et de quelques temps de jeu de trop. Nos Espoirs mènent le jeu mais n’arrivent pas à conclure, et encaissent un second essai. Juste avant la mi-temps, Steven transperce la défense et inscrit les premiers points herbretais pour raccrocher à 5-12.
Les premiers points devant notre public, ça fait toujours quelque chose : ceux-ci ont le mérite de montrer aux jeunes, emmenés par quelques joueurs d’expérience, que rien n’est joué avant le coup de sifflet final (c’est bateau, mais c’est vrai !). Les deux équipes se livrent un gros combat, et une faute nantaise oblige un joueur à sortir définitivement, avant l’exclusion pour 10min de l’un des nôtres. Avec 9 joueurs de chaque côté, les visiteurs trouvent les espaces et marquent 2 nouveaux essais en 10min, avant le retour de notre exclu et une supériorité numérique qui leur sera fatale : Clément inscrit son premier essai sous nos couleurs, bientôt imité par Vincent (déjà marqueur à Cholet) avant le doublé de Steven, transformé par Guillaume. L’heure de jeu est passée, le match s’emballe et les Espoirs mènent désormais 22 à 12 ! Pour clore cette rencontre, Guillaume se meut en marqueur, avec transformation d’Antoine Ra., et Steven conclut par un hat-trick (c’est classe en anglais).
Espoirs : Victoire 34-12 (Match à Effectif incomplet / score retenu : 25-0)
Essais : Steven (3), Clément, Vincent, Guillaume
Transformations : Guillaume, Antoine Ra.
L’histoire retiendra la première victoire des Espoirs cette saison, et des Séniors en général ! Le public a donné de la voix ce dimanche pour les accompagner, et nos joueurs n’ont rien lâché malgré les circonstances. Un grand bravo à eux, le travail de cette semaine contribuera à fluidifier les transmissions et les placements défensifs.
Gageons que cela restera une habitude : les Espoirs ont ouvert la voie à la Première, et de belle façon. Il s’agissait alors, pour les Sang&Or, de doubler la marque et de défendre La Demoiselle comme dans les contes de fée. Ce dimanche, le dragon était nantais.
Les choses se compliquent malheureusement vite pour les locaux : une petite erreur de placement amène le premier essai de la rencontre, et il n’est pas vendéen. Transformé, il permet aux adversaires de mener rapidement 0 à 7, puis 0 à 10 suite à une pénalité au 1/4 d’heure de jeu. Notre défense est courageuse et efficace, mais un plaquage mal ajusté nous prive d’un joueur pour 10 minutes. En infériorité, nos guerriers finissent par prendre les points au pied et ne sont plus qu’à un essai de leurs adversaires à la 26ème. Le reste de la première mi-temps est un immense bras de fer où aucune des deux parties ne ploie. 3 à 10, c’est le score à la pause, et le match peut pencher d’un côté comme de l’autre.
Nos joueurs n’arrivent pas à mettre leur jeu en place malgré une domination en phase de conquête, et cette frustration bride d’autant plus les offensives qui se doivent d’être tranchantes pour être efficaces. La défense adverse joue bien le coup et au retour d’un carton blanc, ils accentuent l’écart par une pénalité. Statu quo à l’heure de jeu, les organismes commencent à ralentir et le VSN profite de ce flottement pour passer par notre ligne. 3 à 20 après transformation ; cri d’alarme dans nos rangs, les Sang&Or redoublent d’intensité dans le combat et l’engagement, ce qui conduit à un essai en coin de Jean-Marc. La transformation passe juste sous la barre, le Vélo se rebiffe et profite encore une fois d’un détail dans la défense pour prendre le large avec un 3ème essai. Il reste alors une minute, nos joueurs sont à bloc et jouent le tout pour le tout : sur une pénalité jouée à la main à 5m de la ligne adverse, Nicolas aplatit et inscrit les derniers points de la partie. Le ballon fuit une nouvelle fois les poteaux, il n’y aura pas deux points de plus.
Première : Défaite 13 à 25.
Essais : Jean-Marc, Nicolas
Pénalité : Yann
Beaucoup d’amertume en sortant du terrain, de la frustration et des interrogations après une rencontre qui aurait pu prendre une toute autre tournure. L’objectif était la victoire à domicile pour les deux groupes, et seuls les Espoirs ont pu s’imposer. Un joker est utilisé, mais rien n’est joué ; ce championnat promet de nombreuses surprises, et il faudra être prêt à tout ! Des détails, toujours des détails : l’apprentissage est ardu, mais la récompense n’en sera que plus belle !
Sortons le positif sans occulter les difficultés : notre formation est performante, et c’est par elle que nous créons le club de demain. Comme aurait dit Sénèque s’il avait connu le rugby : « Tant que tu joues, tu continues d’apprendre à jouer ». N’apprend-on pas plus dans la défaite ? Hauts les cœurs, nos joueurs sont déjà au travail pour vous prouver que vous avez bien choisi votre club à supporter. Prochaine étape : long déplacement à Pontlieue, banlieue sud du Mans, pour boucler ce bloc de 3 matchs à la suite. Dans les têtes : montrer aux jeunes qu’on se relève quoi qu’il arrive, leur donner envie de participer à la belle aventure d’un club de rugby dans une terre loin d’être ovale, les motiver à donner le meilleur d’eux-mêmes en se donnant soi-même à fond.
La vitrine, c’est ce qu’on montre, c’est ce qu’on voit, c’est ce qu’on veut transmettre. Une bonne vitrine, elle attire l’œil, on s’en souvient, on veut y rentrer et en faire partie tellement tout y semble à sa place.
Et croyez-le bien, tout le monde y est à sa place. Merci de nous suivre à tous les niveaux, et rendez-vous sur le terrain, en semaine à l’entraînement comme le week-end en match.
Nous y serons, et j’espère que vous aussi.